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L'ane: l'animal qui souffre

Au Mali, l’âne est un compagnon indispensable à l’homme. Il sert de moyen de transport  de personnes et de marchandises, comme il intervient dans le domaine de la salubrité (il fait le ramassage d’ordures) et de l’agriculture (il laboure les champs et transporte par exemple les produits des champs vers les villes). On voit même des ânes puiser de l’eau de puits, plus vite que ne pourrait le faire l’homme lui-même, et transporter des grands barils pleins d’eau en tirant une charrette qui ferait dix fois son poids. Heureux encore quand ils sont une paire d’ânes à faire la traction !

Vous ne pouvez vous promener dans un quartier de Bamako sans voir un âne. Dans les villages, ils sont encore plus présents ! Avec tous ces énormes services qu’il rend à l’homme son maître, on pourrait croire que l’âne est l’animal le mieux traité par son maître qu’il soulage de bien d’embarras. Que nenni !

Les ânes sont des animaux persécutés au quotidien qui peinent à manger à leur faim, même quand leur maître a les moyens de bien les nourrir. Ils sont battus à longueur de journée pendant l’exécution de leurs nombreuses tâches et ne se reposent presque jamais. Alors, on peut les voir aux abords des routes ou sur des tas d’immondices, grièvement blessés ou malades, livides, abandonnés, le regard dans le vide… Pensant peut-être au salaire de leurs sacrifices au service de l’homme, cet ingrat invétéré. Et c’est là où ils se couchent ou s’arrêtent, à la fin d’une errance forcée, que beaucoup d’entre eux finissent par mourir de faim ou d’épuisement dû à la maladie.

Malgré de nombreux spots diffusés par la télévision malienne pour décourager la maltraitance qu’on fait subir aux ânes, personne ne s’émeut de voir un homme en train de frapper avec énergie, un âne ! Personne ne se plaint et tout le monde devient complice de cette injustice, cette ingratitude faite à l’âne. Et puis, s’il arrive qu’une personne intervienne pour faire arrêter un supplice dont il est témoin, le bourreau de l’âne répond avec arrogance et insolence : « C’est mon âne ! » Comme pour dire que son statut de propriétaire lui donne pouvoir de vie ou de mort sur l’âne, la pauvre bête de somme devenue le souffre-douleur de l’homme.


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mkalapo

Commentaires

AfricaSam
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Bien cher Kalapo,
C'est une grande, très grande émotion qui me pousse à vous envoyé cette petite phrase: "l'Animal ne pleure pas, il souffre en silence"... telle était cet été 2012, la campagne préventive de sensibilisation aux franciliens (habitants de Paris et banlieues), contre l'abandon sans vergogne dans les rues ou banlieues lointaines de leur animal de compagnie juste pour les vacances d'été - juillet , août -
La SPA (Société Protectrice des Animaux) fondée par Brigitte Bardot est à l'origine de cela depuis plusieurs décennies ... Quant à moi-même en marge de ma couverture de photojournaliste du FSN (Festival Sur le Niger 6ème Édition - à Ségou 2010) j'ai fait un petit reportage documentaire sur les Charretiers qui étaient invités à faire un grand défilé depuis la mairie jusqu'au centre ville de Ségou et j'étais tellement content de cette action de la part du festival en même temps très triste en pensant au peu de cas que ces pauvres charretiers feront plus tard de cette immense joie que leur a apporté l'espace d'une heure ou deux ces silencieux et invisibles "machines" humaines...
Je ne saurais terminé ce petit mot sans saluer la ville d'Angoulême (jumelée à Ségou) et une de ses représentantes qui ont créés une association de protection et de soins à ces pauvres "HUMAIN" sans la parole et l'appui de nos pays (Afrique) qui criions, cependant, haro sur l'injuste d'autres faite à nous...
L'animal Maltraité, blessé et laisser à l'abandon est à l'image de celui qui est à coté et qui n'a point d'yeux pour voir sa souffrance et prendre soin ... peut être suis je trop un africain "européaniser ou comme on dit si bêtement au pays - Assimilé" , pour être sensibiliser par si peu de chose... Mais combien de pauvres familles dans nos pays vivent grâce à la manne de ces employés d'infortunes sans salaire sauf une malheureuse bote d'herbe insuffisant jetée au sol au crépuscule avant de reprendre la routine le lendemain jusqu'au jour où il sera abandonné à sa destinée tragique comme sur l'image de votre blog que j'ai titré: (mort d'un héros anonyme au vu et su de ceux à qui il a pourtant donner avant de se retrouver là) !
Encore merci Kalapo et aussi vous lectrice et lecteur de ce petit texte mettons nous à la place de ces créatures de Dieu tout comme nous et parlons à leur place à certains ignorants charretiers que nous avons embauchés pour nourrir nos foyers...
Bonne journée,

AfricaSam - AfricanSunreporters (as-reporters)